Enfin, nous sommes prêts à vous raconter nos vacances galapagueñas, un pur moment de détente pendant notre voyage!
Nous quittons donc (enfin!) Guayaquil, cette grande ville où les restaurants potables se font rares (on a été obligés de manger au KFC et au Burger King....beurrrrk!) le samedi 30 mai...
...pour arriver à Baltra, l'île-aéroport de Santa Cruz (d'ailleurs, il y a trois aéroports pour 7 îles, trouvez ce qui cloche!?).
Nous découvrons enfin les Galápagos sous un soleil radieux, où l'air est chaud mais pur contrairement à Guayaquil. Tout ça a un p'tit air de vacances...On est pressé d'arriver au port d'Ayora, la seule ville de l'île. Mais pour atteindre notre but, il faut encore prendre une navette, traverser un détroit, reprendre un autre bus pendant une heure. Et dans le bus, nous rencontrons une femme qui vit précisement à Puerto Ayora, nous sympathisons et elle est prête à nous aider pour trouver un logement bon marché et nous donner quelques tuyaux. La majorité des touristes du bus partent prendre un bateau pour faire une croisière quand nous, nous avons opté pour la débrouille et les Galápagos pas chers...et grâce à elle, notre plan semble réalisable!
En effet, à peine arrivés à Puerto Ayora (nous sommes étonnés par la taille raisonnable et le charme de ce petit port, pourtant capitale de l'archipel), Béatriz nous présente la directrice (Cécilia) de l'école où elle travaille. Cette dernière accepte de nous préter une maison abandonnée et en chantier située derrière le port. Nous allons la visiter tous ensemble (c'est-à-dire Béatriz, Cristòbal -son fils-, Cécilia, la soeur de celle-ci et une autre amie de Cécilia, elle même accompagnée de son mari! Un vrai comité d'acceuil!). La maison est effectivement en piteux état mais il y a l'eau et l'electricité, un jardin, une salle de bain et aussi quelques blattes pour tenir compagnie! On est ravis de cette offre, le prix est à notre convenance et on est indépendants. De plus, cela nous a permis de rencontrer des habitants vraiment sympathiques, nous qui pensions trouver que des gens intéressés par l'argent et le tourisme.
Ensuite, nous "posons" la tente dans une des pièces et allons nous renseigner à l'office du tourisme sur les possibilités de faire du camping dans les autres îles. Mais on apprend vite qu'il faut demander un permis sur chaque île qui n'est valable que 2 jours...
Pour le moment, nous profitons de cette fin de journée pour aller nous promener sur le port, où l'on s'aperçoit que les animaux cohabitent paisiblement avec les gens. En effet, les otaries viennent faire les belles aux pieds des pêcheurs pour quémander un bout de poisson tandis que les pélicans et les frégates se font la guerre au dessus de nos têtes pour la même raison!
Puis nous allons au parc Darwin, rendre visite à Georges, l'emblème de Santa Cruz, l'île où nous nous trouvons. Georges est une grosse tortue de plus de 200kg, de 90 ans, et sans toutes ses dents mais toujours puceau!! Ce gentleman est chouchouté par les scientifiques qui lui présentent les plus belles tortues de l'archipel...mais rien à faire, le vieux garçon ne succombe pas à la tentation et préserve jalousement sa pureté de jeune homme...Pourtant, il serait temps qu'il laisse parler ses hormones car il est le dernier mâle de son espèce; s'il ne verse pas la goutte magique son espèce disparaît à tout jamais...Enfin, il lui reste encore à peu près 100 ans pour relever le défi...Sinon, ça sera aux scientifiques de lui "tirer les vers du nez"!
Un collègue de Georges, un iguane terrestre paresseux, qui porte un pyjama trop grand!
Le soir, après avoir fait un tour au bal du samedi soir sur la place (un peu déçus et étonnés que les gens ne dansent pas), nous rentrons nous coucher dans notre tente dans la maison abandonnée.
Le jour suivant, nous partons nous promener jusqu'à las Grietas qu'il n'est possible d'atteindre qu'en bateau-taxi, pas cher et original! Puis nous devons continuer en plein soleil sur un chemin de cailloux de lave qui coupent les pieds (les Galápagos sont des îles formées par l'éruption de volcans). Et quand on arrive à destination, on découvre une crevasse de 10m de haut remplie d'une eau saumâtre mais limpide. On ne fait ni une ni deux, on met les masques...
...et partons explorer les fonds et les petits poissons! Et après midi détente dans le hamac de la maison! Pour finir la journée, petite baignade à la plage près de la maison, accompagnés des iguanes de mer, plus moches que méchants.
Dés le mardi, on décide de rejoindre Floreana (en bateau à gros moteurs, comme d'habitude, hélàs; on aurait préféré naviguer à voile dans l'archipel...), une petite île habitée, au sud de Santa Cruz, qui a l'air plus sauvage et charmante. Et en effet, en arrivant à Floreana, nous découvrons un minuscule village poussiéreux, aux maisons un peu délabrées. La végétation est plus aride qu'à Santa Cruz, recouverte de champs de bananiers, d'eucalyptus et autres arbres fruitiers.
Nous faisons la rencontre du "chef" du village qui accepte de nous prêter, lui aussi, une maison abandonnée, pour changer! Mais cette fois, nous sommes à 10m de la plage où quelques otaries ont élu domicile, avec une vue imprenable sur la mer turquoise! Nous posons une fois de plus la tente dans la maison et organisons notre petit campement. Ca y est, on se sent comme chez nous, avec un p'tit goût d'aventure en plus!
Et pour nous laver (au seau d'eau!), nous avons la capitainerie! Ce qui nous permet de faire connaissance avec de jeunes bidasses vraiment pas à plaindre, y'a pire comme service militaire!
En fin d'après midi, nous allons nous promener en bord de mer, jusqu'à la pointe de la Lobería (le territoire des lobos marinos, autrement dit des otaries).
Au passage, nous faisons la connaissance des fameux fous de bassans à pattes bleues, des iguanes monstrueux et des sortes d'huitriers qui fouillent le sable noire de la plage.
Une fois sur le territoire des otaries, nous observons ces sympathiques animaux faire des cabrioles dans l'eau, tout près de nous. Mais ne sachant pas vraiment comment ils se comportent envers les êtres humains, nous restons à une distance raisonnable. Cependant, l'une d'entre elles fait les yeux doux à Jérôme et fait la belle à ses pieds!
A Présent, admirez bien cette photo, qui n'est pas extraordinaire en soit...Elle est la dernière de notre cher appareil photo...
Et oui, en revenant de son point de vue, mon reporter photo a eu un malheureux accident de tongs sur les rochers de lave, qui l'a fait tomber dans l'eau...ce qui a été fatidique pour l'appareil. Fini les clichés magnifiques, vous devrez vous contenter de nos récits pour ce qui est des Galápagos...Désolé...On est encore plus dépités que vous...Mais heureusement, Jérôme ne s'est pas fait trop mal, ça aurait pu être pire, les rochers auraient pu bien l'entailler.
Nous rentrons donc dépités à notre bicoque en réfléchissant à une solution possible...
...et cherchons de l'aide le lendemain matin auprès des quelques habitants de l'île. C'est ainsi que nous avons rencontré David, un jeune habitant de l'île voisine, San Cristòbal, qui passe quelques jours à Floreana, chez sa famille (qui se trouve être le chef de l'île). Il veut absolument nous aider et fait tout pour nous trouver une solution pour notre appareil. Il nous emmène chez l'électricien qui veut opérer au couteau suisse (on stoppe la manip de suite!). Finalement, David nous prète son propre appareil photo. Pour nous faire oublier tout ça, il nous accompagne faire de la plongée. Il nous fait découvrir les fonds marins, ce qui nous a permis enfin de nager avec les otaries, avec moins d'appréhension, et d'apercevoir les tortues marines!! On se sent à présent en confiance et passons le reste de la matinée à barboter avec les otaries, quand les tortues jouent à cache-cache avec nous! Un moment émouvant et improbable!!
L’après-midi, David nous fait visiter la partie haute de l’île, près du volcan. Les hauteurs de Floreana sont beaucoup plus luxuriantes, toutes recouvertes de champs de bananiers et d’arbres fruitiers. C’est à cet endroit que les pirates avaient trouvé refuge avant qu’une famille d’allemands, beaucoup plus tard (dans les années 30), étaient venus s’y installer, fondant ainsi la première colonie sur l’île. Mais avant d’arriver à dompter ce bout de terre, ils durent vivre assez longtemps dans une petite caverne, où la femme a même donné naissance à un de ses enfants!
Le soir, nous restons avec David à bavarder devant le coucher de soleil et une bonne bière. Mais les moustiques sont voraces, nous devons vite rentrer nous protéger dans la tente!
Le jour suivant, nous le consacrons à nouveau à la baignade avec les otaries, on ne s’en lasse pas! On commence à être connus dans l’île, les gens restent souvent à échanger un brin de conversation avec nous et nous posent souvent des questions sur la France. Tout cela leur semble tellement loin….
Nous nous renseignons pour trouver un pêcheur qui puisse nous amener jusqu’à la pointe nord de l’île, histoire de voir autre chose que la plage et les otaries…Hélàs, ce pêcheur pratique des prix assez exhorbitants…Et nous n’en trouvons pas d’autres pour nous faire faire un tour…On décide donc, le jour suivant, de rejoindre Isabela, une autre île de l’archipel, aussi en bateau à moteur qui pollue…Mais avant de quitter Floreana, qui gardera une place spéciale dans nos souvenirs, nous faisons une p’tite soirée avec David et les jeunes militaires pour les remercier de nous avoir si bien accueillis. Ils nous font gouter des coquillages de l'île, les conchalaguas.
Comme vous le voyez sur la photo, les p'tits bidasses doivent être sponsorisés par Pilsener, la bière nationale! On les fournit par cagette! Le service militaire aux Gálápagos fait rêver!
Le vendredi après midi, nous arrivons donc à Puerto Villamil, le port d'Isabela, surnommée le petit Miami pour ses grandes plages de sable blanc et ses cocotier. Avant d'acoster, nous sommes passés par l'île de la Tortue où la présence humaine n'est pas acceptée. Ainsi, nous avons pu admirer depuis le bateau les pingouins, les otaries, les iguanes, les frégates à gorge rouge, les fous masqués et à pattes bleues, les pétrels, etc... Seul manquait l'albatros que nous n'avons pas réussi à observer durant notre séjour.
À Puerto Villamil, nous nous apercevons que c'est plus grand et plus touristique que Floreana...Il est donc difficile cette fois-ci de trouver une maison abandonnée...De plus, les militaires de la capitainerie sont moins coopérants...Heureusement, on trouve un hôtel qui loue un bout de terrain pour les touristes fauchés! On réinstalle notre maison pliante au milieu des sacs de ciment (l'hôtel est en rénovation et les maçons viennent de temps en temps faire des gachées de béton devant la tente!). Mais on se sent bien, même si nous n'avons plus la vue sur la mer. Enfin, elle n'est pas loin, on entend les vagues le soir pour nous endormir!
Par contre, nous sommes un peu déçus de voir qu'il n'y a qu'une route pour toute l'île, qui est pourtant la plus grande de l'archipel. En plus, toutes les excursions doivent se faire en bateau, via des agences qui pratiquent des prix exhorbitants. Nous pensions pouvoir la découvrir en faisant des randonnées...Tant pis...
En attendant...journée détente, plage, bronzage, bouquinage...bref de dures vacances!
Le lendemain, nous allons nous promener jusqu'au Mur des Larmes, un mur inutile construit par les prisonniers du siècle dernier en guise de châtiment. La femme de l'hôtel nous avait dit qu'en une demie heure on pouvait rejoindre ce mur...or, seulement après 2 heures de marche en plein cagnard, sans eau, on arrive enfin au fameux mur! Au retour, on se promène dans les mangroves où nous apercevons des flamands roses, puis faisons trempette à la Plage de l'Amour et....ben non, y'avait du monde!
Nous terminons la promenade le long de la plage...Et regrettons de ne plus avoir d'appareil photo pour saisir ce moment...Les flamands roses fendent le ciel azur, les vagues caressent le sable blanc, sillonné de coulées de lave noire, des petites raies (les poissons, pas les nôtres évidemment!) viennent barboter au bord de l'eau...Ah, ça fait rêver!
Après cette journée, nous dégustons de délicieux plats de poissons (aux Galápagos, nous avons pu faire une trève dans notre régime poulet aux hormones-riz!) avec une bonne p'tite Pilsener!
Le lendemain, nous rencontrons un pêcheur qui nous emmène voir des requins au large du port. Nous revenons à la nage tandis que Marrón (le pêcheur) nous suit avec son bateau. Nous avons alors l'occasion d'admirer de nombreux poissons de toutes les sortes...une vraie farandole de couleurs! Sur notre chemin, nous croisons encore des tortues mais qui ne se laissent pas approcher. En rentrant, nous payons une bière à notre pêcheur et terminons la journée à la plage!
A la fin de notre séjour à Isabela, nous nous rendons compte que nous n'avons plus beaucoup d'argent...C'est ou les Túneles et du riz-thon, ou on paye l'hôtel et on ne fait rien d'autre...Donc, c'est tout vu, on part visiter les Túneles, un labyrinthe de lave au milieu de la mer, à une heure et demi en bateau du port, où viennent se réfugier toutes les espèces marines de l'île. Et là, nous ne sommes pas déçus, c'est vraiment magnifique! Des coulées de lave ont formé des tunnels dans l'eau turquoise. Nous restons un bon bout de temps à nager entre ces roches pour admirer tant de poissons incroyables et pas farouches! Un vrai aquarium géant! Et le clou de notre sortie, c'est d'avoir pu suivre à quelques mètres à peine une tortue géante, au milieu de bancs de poissons multicolores! La belle a toléré notre présence émerveillée un bon moment!
Nous rentrons ravis de cette journée! De plus, sur la route du retour, une raie manta de plus de 2 mètres s'est laissée approcher, tout en flottant à la surface de l'eau! On n'imaginait pas que cet animal puisse être aussi grand.
Sans un sous en poche mais avec encore une réserve de riz-thon dans le sac, nous finissons notre périple à Isabela avec une dette envers l'hôtel que nous remboursons en arrivant à Puerto Ayora. Retour donc au point de départ!....Et à notre première maison abandonnée!
Lors de notre premier passage à Santa Cruz, nous avions rencontré un pêcheur avec qui nous avions convenu de visiter d'autres recoins de l'île, telles des plages inaccessibles et idylliques...Mais nous ne le retrouvons pas tout de suite, et pour cause, le match Equateur-Argentine se joue l'après midi même... Tout le monde est devant la télé et nous aussi. Ainsi, nous avons pu partager l'écrasante victoire de la p'tite équipe équatorienne sur le géant argentin! 2-0! Maradona était blème! C'est l'euphorie dans les rues, ça a un p'tit air de France 98!
Finalement, nous retrouvons notre pêcheur le jour suivant et embarquons presque aussitôt avec lui. Par contre, en montant sur son rafiot, on se demande pourquoi il y a 2 chiens à bord...Miguel nous répond qu'ils servent pour la chasse...??? On n'en demande pas plus, un peu perplexes...
En chemin, on navigue en compagnie de poissons volants et de petites raies qui surgissent de l'eau, à quelques mêtres au dessus de la mer. On est à l'affut du moindre mouvement à la surface de l'eau, espérant voir des dauphins ou peut-être une baleine, les 2 seuls animaux que nous n'avons pas vus aux Galápagos...Mais nous ne sommes pas assez au large, tant pis, peut-être au retour...
Miguel accoste dans une petite crique paradisiaque où quelques otaries viennent nous accueillir. Mais en mettant le pied à terre, une forte odeur de biquettes assaillit nos narines...Et pour cause, le sol est jonché de cadavres de boucs!!! On découvre alors, autour d'un rhum, que notre pêcheur est en réalité un dangereux tueur en série de caprins!!! Il nous explique que les colons ont introduit beaucoup d'animaux qui sont nocifs pour l'écosystème des îles, dont les boucs, qu'ils faut tenter d'éliminer. Miguel est donc un chasseur qui n'aime pas pêcher!
On dresse le camp un peu plus loin, sur une jolie plage où les odeurs de charogne ne nous suivent plus. Miguel part de son côté chasser, juste avec ses chiens et son couteau, tandis que nous, nous restons barboter avec les otaries qui sont vraiment joueuses.
Après un p'tit repas au coin du feu et trois biquettes sur le bateau, nous allons nous coucher...sans imaginer que la nuit serait aussi rude pour Jérôme...En effet, à midi, nous avons mangé des empanadas qui nous ont paru louches...Et Jérôme a confirmé nos doutes en se vidant par tous les bouts toute la nuit...! De quoi oublier que nous étions sur une plage paradisiaque...
Et le lendemain, on rejoint en bateau une autre plage, tout aussi idyllique que la précédente, non sans quelques frayeurs...une barre de vagues bloque l'entrée à la baie. Heureusement, l'expérience de Miguel nous la fait franchir sans encombre!
Mais, à peine arrivée à terre, c'est à mon tour de subir les conséquences néfastes de ces maudites empanadas...Résultat, on se retrouve comme deux couillons, à vomir, pour mon compte, devant les otaries et les tortues qui attendent qu'on le rejoignent dans l'eau!! L'endroit si paradisiaque devient presque un enfer...même si Jérôme a tenté un rhum avec un succulent cebiche de homards préparé par Miguel qu'il avait pêchés pendant la nuit!
Heureusement, la nuit suivante est meilleure que la journée, mais, au p'tit matin, on tombe sur notre chasseur en train de tuer à mains nues les 2 autres boucs qu'il avait attrapé la veille...On a hâte de rentrer!! On repart tout de suite après la boucherie, ouf!
Ces deux jours ne se sont pas déroulés comme on l'espérait mais l'aventure restera inoubliable!
Pour terminer notre escapade aux Galápagos, nous partons passer le dimanche à la plage de Tortuga Bay, une autre immense plage de sable blanc et d'eau turquoise! Le soir, nous dînons avec Beatriz et son fils qui sont passés nous dire au revoir à la maison. On passe un bon moment de rigolade, en espérant se revoir un jour...
Finalement, on aura réussi à passer nos 17 jours dans l'archipel hors des sentiers battus, en dépensant une somme dérisoire mais en faisant un maximum de bonnes expériences et de belles connaissances! On rêve de revenir avec un voilier...Avis aux amateurs..Le Tao serait bien là bas!
Le lendemain, on quitte nos îles avec la boule au ventre...à l'idée aussi de retrouver Guayaquil, "la moche"!
A bientôt tout le monde!
Hélène et Jérôme, Chachapoyas, Pérou, le 28 juin 2009.